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histoires de voir

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3 mai 2009

Good karma !

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Ah, Pokhara et ses douceurs !

Pokhara, c'est la deuxième ville du Népal, au bord d'un lac, et c'est bien joli !

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Oui, c'est joli, Pokhara

 Mais il y a aussi des gens qui travaillent,

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et puis un quartier très touristique, Lakeside, avec plein d'hôtels. Dans les années 70, quand les hippies sont arrivés, il n'y avait rien de tout ça. Juste des pêcheurs. Ils ont laissé quelques plantations...

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Bon, c'est pas le tout, ça, mais on n'est pas la pour se la couler douce !

Après le trek, une bonne séance de massage suivie d'une semaine de repos (largement consacrée à rédiger le blog), et on est remis !

On bouge? Ok, mais où ? On hésite...

De toutes façons, il nous faut repasser par Kathmandou pour une sombre histoire de visa. On pourrait en profiter pour visiter la vallée... Mais d'une part on sature un peu des temples et autres bondieuseries, d'autre part la cohue et la pollution de  Kathmandou, on a donné !
On pourrait aussi aller en Inde, vers Darjeeling, il ferait moins chaud. Ce serait bien notre tasse de thé ! Mais une nouvelle nuit dans le bus, puis deux jours pour rallier Delhi (d'où repartira notre avion), ça ne nous tente guère.
On pourrait aller dans le parc national de Chitwan, dans le sud du pays. Mais on se demande si ce n'est pas un attrape-touristes ! D'un autre côté, il est bien attirant ce parc avec ses rhinos, ses crocos, ses éléphants et ses tigres ! Ça nous changerait de nos montagnes (La chaleur attendue ne nous inquiète pas...)
Pour commencer, on décide de gagner Kathmandou en prenant le chemin des écoliers..

Premier crochet par Bandipur, paisible village sur une crête dans lequel les voitures ne peuvent entrer et qui fait parfois penser à la Toscane... ou alors aux Cévennes ! Chacun y trouve son bonheur !

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Jour de tournage à Bandipur, inspiration Bollywood !

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Les habitants de la région sont les Newar qui construisent des maisons à l'architecture raffinée : fenêtres et étais en bois sculpté, toits d'ardoise. La culture newar irrigue tout le pays et en particulier la vallée de Kathmandou.

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Une partie du village est en cours de restauration et la municipalité veille à ce que le tourisme de masse ne déferle pas ici. Au risque d'un certain élitisme ? Quelques signes le laissent craindre, mais rien n'est sûr. On verra.

Pour le moment, chacun déambule tranquillement dans la rue centrale et les enfants y jouent sans soucis...

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...sauf quand ils doivent participer aux travaux des champs ou domestiques.

 

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A deux heures de marche de là, Ramkot.

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Un cabanon au Népal ?


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L'élevage de vers à soie.

Après Bandipur, deuxième crochet par Gorkha pour voir la Gorkha Durbar.

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Ce papa, instituteur de Gorkha, voulait savoir si la France était vraiment un pays sans moustiques !

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Gorkha est une ville un peu particulière au Népal.

D'une part c'est un grand sanctuaire hindou où l'on vient faire de belles offrandes aux dieux. Les  "puja" ici sont magnifiques....Exubérance de fleurs, de fruits, de poudres colorées. Chaque jour, durant tout le voyage, nous avons vu les femmes hindoues apporter leurs puja dans les temples et rentrer chez elles en distribuer une partie à leur famille. Ici, elles s'appliquent particulièrement...

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Mais cela ne suffit pas. A Ghorka, de nombreuses familles viennent avec des poulets ou de jeunes boucs pour satisfaire la sanguinaire déesse Kali : le "baba" fait son office à l'intérieur du temple et c'est la tête de l'animal qui constitue l'offrande. Les familles repartent avec le corps, désormais béni et qu'ils vont consommer.

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       Les aides du "baba" apposent des tikkas sur le front des pélerins.

D'autre part, Gorkha est la cité d'origine de la dynastie des Shah, les rois qui ont unifié le Népal au 17ème siècle. Ces dernières années, la ville a pour cette raison constitué une cible symbolique de choix pour la rébellion maoïste et la situation dans la région était critique.

Depuis 2008, les maoïstes sont au pouvoir, le pays est devenu une république et la guerre civile a pris fin. Mais bien entendu, rien n'est simple ni facile et de vives tensions demeurent.


***** 

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Et on finit par arriver à Kathmandou.

Le Temple de Swayambhunath, ou plus communément " Temple  des singes", est un haut lieu du Bouddhisme.

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Quant aux rues de la vieille ville, elles regorgent de maisons newar, de temples hindous et bouddhistes.

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La Durbar Square (Place du Palais) est comme le coeur de cet enchevêtrement de lieux de culte et de palais.

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Au fond de la place, le palais de la Kumari Devi est la prison d'une "déesse vivante", une fillette enfermée là pendant plusieurs années (entre quatre et treize ans) après une sélection impitoyable et traumatisante. Elle vit recluse et ne sort qu'une demi-douzaine de fois par an pour des cérémonies, vénérée par les hindous et certains bouddhistes. Oui, oui, on est bien en 2009 et l'actuelle kumari a été "installée" par le gouvernement maoïste en octobre 2008 !

Quelques kilomètres plus loin dans la vallée, Bakhtapur est l'ancienne rivale de Kathmandou... 

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Sur la Durbar Square de Bakhtapur...

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Sur la place des potiers...

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On livre l'eau à domicile quand les puits sont à sec.

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*****


Finalement, on se décide : et c'est parti pour Chitwan !

Pour nous le Népal, c'était les montagnes : l'Himalaya, l'Everest, les terres arides du Mustang. Mais en fait dans le sud se termine la plaine du Gange, c'est une région tropicale.

Arrivés au village de Sauhara, ça commence mal : une horde de rabatteurs déchaînés nous tombe dessus dès la descente du bus... Comme on n'est pas passés par une agence pour venir ici, on est des proies idéales et désignées.

C'est Ramu qui gagne... Il nous propose simplement le taxi pour 20 roupies pour rejoindre le centre ! ...et on se laisse embobiner pour aller à son hôtel puis pour les activités qu'il nous propose... Il fait si chaud...

Petit tour en barque,
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Petit tour à pied : on n'a vu qu'un rhino paresseux et endormi

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Petit tour en jeep : on a vu un tigre, c'est pas une blague ! Quelle aventure !  "You have a good karma", nous dit-on le soir au resto. Et, en toute modestie, nous et nos compagnons de jeep sommes les héros du jour... et même du mois !

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Et balades autour du village...

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Graines de kapokier

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Des jumeaux éléphants : très rare, paraît-il!

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Ce qui s'appelle "se fourrer la trompe dans l'oeil" !

Petit tour en éléphant, génial pour voir les autres bestioles qui se laissent approcher sans crainte, les éléphants étant copains avec tout le monde, sauf les souris.

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Petit tour à vélo vers Bis Hajaar Tal (Les vingt mille lacs),

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Termitière dans les bois...

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Petit tour à la rivière

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Ah, c'est malin comme jeu !

Mais qu'est-ce que c'est drôle !

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Et le grand frisson garanti : une nuit dans la JUNGLE, prudemment installés dans la cabane à cause des moustiques !!!

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(Prière d'agrandir ces deux photos, mais les autres aussi si ça vous amuse !)

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Petit tour en carriole pour finir et rejoindre le bus du retour.

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Finalement, on est bien tombés. Les éléphants nous ont trimballés pendant près de trois heures, on a vu des rhinos en liberté, sans parler du tigre !

Alors, oui, on est super contents !

MAIS !

(1er Mai)

ON EST REVENUS AUX CHOSES SERIEUSES !!!!!!!!

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12 avril 2009

Même pas mal !

MÊME PAS MAL !

  ou le Trek du Tour des Annapurnas

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Le trek du Tour des Annapurnas, c'est,

- cinq jours où on monte progressivement et tranquillement, entre 1000 et 3500m, le long d'une jolie vallée, celle de la rivière Marsyangdi,

- un jour d'acclimatation à l'altitude,

- trois jours dans la haute montagne, minérale et glacée,

- quatre jours à redescendre dans une autre vallée, le long de la Kali Gandaki, en prenant quand on peut les chemins buissonniers,

- deux jours d'une montée démentielle suivie d'une descente casse-pattes,

- un jour d'épilogue,

- x jours pour s'en remettre !

    Soit quinze jours de marche à travers des villages qui font ressentir toute la richesse, toute la diversité culturelle et ethnique du Népal. Quinze jours de marche dans des paysages de montagne mythiques et fabuleux.

    Il faut aussi une doudoune pour passer le col "le plus haut du monde", un très bon duvet car les auberges ne sont pas chauffées, aimer le riz et ne pas craindre la monotonie alimentaire.

    Le chemin n'est pas très difficile à suivre mais on a choisi de partir avec un guide qui puisse nous parler de son pays et avoir un oeil sur nous pendant les montées en altitude (le mal des montagnes, ça existe) et un porteur pour préserver nos dos vieillissants.

    Ça commence un matin, tôt, à Katmandou. Sept ou huit heures de bus plus deux heures de marche au programme. Mais à mi-chemin, tout le monde descend ! Il y a des bandhs. On commence à avoir l'habitude.

(PS : Pour la clarté des débats, on vous a mis un lien vers un site qui propose un lexique de mots népalais.)

    On attend. Une heure. Deux heures.

    Heureusement il y a plein de beaux camions à photographier.

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Bref, on passe le temps comme on peut.

     Puis on repart, direction Besi Sahar, porte d'entrée du Parc de l'Annapurna. Mais comme les premiers kilomètres se font sur une piste qu'il faut partager avec diverses jeeps, autant monter dedans et commencer le trek un peu plus loin, sur un vrai bon sentier, spécial piétons et bestiaux. Ces véhicules (les jeeps) semblent scrupuleusement respecter la législation locale qui interdit rigoureusement de dépasser vingt-cinq passagers et leurs bagages (y compris ceux du toit et ceux accrochés aux portières). Ainsi, nous ne sommes pas plus de quatre à l'avant, y compris le chauffeur (17 ou  18 ans), qui passe les vitesses entre le deuxième et le troisième passager. Heureusement, il n'a guère l'occasion d'aller au delà de la seconde.

    Au bout d'une dizaine de kilomètres à slalomer entre les nids de poules (doivent être costaudes, les poules d'ici !) et les rochers, à rebondir sur les ressorts de la banquette, à se demander si, cette fois, on va verser dans le ravin, nous passons un pont. A la sortie (du pont), la jeep s'immobilise, un assistant vient dire un truc au chauffeur qui bondit à l'extérieur. On les voit filer comme des dératés, avec quelques autres, et courser un type à travers champs. Auparavant, ils ont eu le temps de s'échanger quelques gnons.

    Au bout d'un moment, ils reviennent, bredouilles et très énervés. Le chauffeur gueule, tape sur le capot. Les villageois s'amassent. Ça gueule de partout. On finit par comprendre que le type en question était sur le toit de la jeep et qu'il a essayé de piquer à l'intérieur d'un des sacs à dos. Il a fait main basse sur une savonnette et de la mousse à raser avant d'être pris !

    Mais on ne rigole pas avec ça. Question d'image, question d'honneur pour les népalais qui ne tolèrent pas ces comportements. On nous dit que c'est lié aux changements politiques récents et que le nouveau gouvernement se veut inflexible. La victime du vol, un guide népalais, remballe calmement sa marchandise, l'air philosophe et peu concerné. Un flegmatique.

    Mais le chauffeur n'en démord pas : il ne bougera pas d'ici tant que les flics n'auront pas chopé le mec. Donc il bloque le pont. Ça promet !

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     Les flics arrivent, peu motivés. Nouvelles engueulades. Re-tapes sur le capot. Palabres.

     Les passagers passent le temps en jouant avec les enfants du village qui profitent de l'aubaine pour s'initier à la photo. Y a du boulot.

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     Finalement, les flics coincent le gars et tout le monde part au poste. Retour une demi heure après. D'autres voitures s'agglutinent sur le pont. Mais le chauffeur est toujours d'aussi méchante humeur. On le comprend vu que le voleur semble avoir été libéré. Re-bourre-pifs. Les villageois donnent leur point de vue, sans nuance dirait-on.

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    Tout d'un coup, on nous prie de remonter dans la Jeep. Un des assistants (14 ans) s'installe à la place du chauffeur, démarre, et nous fait faire les deux ou trois kilomètres restants.

    Arrivés là, Ramesh, notre guide, nous annonce qu'il est trop tard pour marcher maintenant. On verra ça demain.

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Premier jour

Bulbhule (950 m) - Jagat (1350 m)

8 heures de marche

Difficulté : Les doigts dans le nez

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Ça paraît bien vert, mais en réalité c'est après la mousson, en octobre-novembre, que les champs ont le plus d'éclat.

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Graines d'architectes en train de construire un temple.

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Gare au vertige ! Ce pont suspendu est le premier (ou presque) parmi des dizaines qu'il faudra traverser.


Deuxième jour

Jagat - Dharapani (1920 m)

5h30 de marche

Difficulté : On rigole

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Les porteurs, eux, ne rigolent pas. Ils sont payés au poids qui peut atteindre 80 à 90 kg.

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Environ 50 kg par charge.

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Troisième jour

Dharapani - Chame (2700 m)

5h15 de marche

Difficulté : C't'une blague !


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Annie est contente, elle a repéré les premiers rhododendrons. Hélas, la floraison touche à sa fin.

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Le rythme météo est pris : beau temps jusque vers onze heures, puis ça se couvre et pluie en milieu d'après-midi.

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On arrive en pays bouddhiste avec stupas et bientôt murs mani, moulins et drapeaux à prières.


Quatrième jour

Chame - Pisang (4200 m)

4h30 de marche

Difficulté : Pas mal la petite côte de ce matin.

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Le fourneau présent dans toutes les cuisines, souvent la seule pièce chauffée.

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Cinquième jour

Pisang - Camp de base du Pisang Peak (4300 m) - Gyaru (3670 m)

6h de marche

Difficulté : La vache ! C'est raide par ici !

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Chaque matin, commencer par faire tourner les moulins à prière (ici, il y en a quand même cent cinquante) histoire d'avoir de la chance pour toute la journée... et justement aujourd'hui on a mille mètres de dénivelé à se taper, histoire de s'acclimater à l'altitude et de se dérouiller les jambes avant de passer aux choses sérieuses ...

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Visite de la gompa (temple) locale avant de s'y mettre, comme ça on est parés.

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Une fois atteint le fameux camp de base !

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Le village de Gyaru.

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Sixième jour

Gyaru - Manang (3570 m)

4h30 de marche

Difficulté : C'est pas idiot d'avoir prévu une journée de repos demain !

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Les murs mani.

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Toujours passer à gauche !

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La gompa de Braga.


Septième jour

Manang (3570 m)

Jour de repos

Difficulté : maximale !

Début de journée...

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Les toits plats, c'est bien contre le vent, mais quand il neige...

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... fin de journée.


Huitième jour

Manang - Yak Karkha (4000 m)

4h de marche

Difficulté : Agiles comme des yaks.

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Certains porteurs sont en tennis, même dans la neige. Et toutes les agences de trekking ne veillent pas à leur santé !

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Un yak, c'est comme une vache. D'ailleurs, ça fait le même genre de fromage qui ressemble à du gouda.

MAIS : ça a des poils plus longs ET ça cavale dans la montagne comme une chèvre.

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C'est là qu'on a dormi, dans un hôtel qui s'appelle "Himalayan Moutain View Hotel". Bien trouvé, non ?


Neuvième jour

Yak Karkha - Thorong Phedi (4500 m)

3h de marche

Difficulté : Une formalité !

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La douche de l'hôtel.

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Sittaram, porteur guilleret et attachant.

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Encore des yaks !

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Perdu ! Ce n'est pas un yak (les yaks n'utilisent pas de bâtons de marche !)

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Arrivée au camp de Thorong Phedi. Ça veut dire le Pied du Thorong. Le Thorong c'est une montagne. Et le Thorong La, le col par lequel on doit passer demain. Une bricole.

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Derrière l'hôtel... le tourisme, c'est bien mais...

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Dixième jour

Thorong Phedi (4500 m) - Thorong La (5400 m) - Muktinath (3800 m)

9h de marche

Difficulté : Gloups !

Alors là, si vous voulez des photos du coin, faudra venir vous les chercher vous-mêmes !

Parce que nous, souffle court et pattes en plomb, on n'a assuré que le minimum. Rassurez-vous, c'était magnifique !

La preuve :

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Lever du soleil sur le High Camp (4700m),  à trois heures et demi de marche du col .

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Ramesh, patient, nous attend. Sittaram a déjà filé vers le col.

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La photo à laquelle vous n'échapperez pas !

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Le Thorong

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Il n'y a plus qu'à redescendre dans la neige et, un peu plus, bas la boue et les gravillons. C'est par là qu'autrefois passaient les caravanes de la Route du sel.

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Cinq heures et 1600 mètres plus tard. Muktinath abrite un des plus importants sanctuaires de la religion hindoue.

Une visite ce soir ? Heu, bon, plutôt demain.


Onzième jour

Muktinath - Thinigaon (2900 m)

6h30 de marche

Difficulté : Même pas mal !

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Kagbeni, au croisement des vallées du Mustang et du Dolpo.


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Lupra, un village qui vaut un  petit détour hors des sentiers battus

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Les habitants de Lupra sont de religion "bon" (prononcez bheune), religion antérieure au bouddhisme.

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Retour dans la vallée de la Kali Gandaki, habitée dans cette partie par les thakalis, maîtres dans les arts de la gastronomie et de l'architecture.


Douzième jour

Thinigaon - Tukuche (2600 m)

4h45 de marche

Difficulté : Un joli petit coin pépère.

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Pause de midi pour tous. Au bord du chemin, des fermiers acceptent de nous cuisiner un dhal bhat  à la mode thakalie. Madame s'affaire pendant que Monsieur nous confie que celle-ci est sa "small wife" et que sa  "big wife"  est infirmière...



Treizième jour

Tukuche - Lete (2430 m)

5h15 de marche

Difficulté : On fait un autre trek après celui-ci ?

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Le Daulaghiri (8100 m) et son glacier. Pas une seule ascension réussie depuis trois ans, alors que de nombreuses expéditions atteignent le sommet de l'Everest chaque année.

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Dans le lit de la Kali Gandaki, on trouve des fossiles et des pierres sacrées vénérées par les adorateurs de Krishna.

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Un joli coin, hors de l'itinéraire classique, que le guide a découvert en même temps que nous.

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Pause déjeuner et quatrième dhal bhat en trois jours :  le "régime Népalais" ! Sauf que eux en mangent midi et soir...




Quatorzième jour

Lete - Tatopani (1150 m)

5h30 de marche

Difficulté : C'est casse-pieds .

Aujourd'hui, l'itinéraire est totalement rasoir. Il suit tout le temps la piste du fond de la vallée. Du coup, on photographie les à-côtés.

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La piste est obstruée par des véhicules victimes d'avaries diverses. Par centaines, les pèlerins qui se rendent à Muktinath continuent à pied dans l'espoir de trouver une jeep un peu plus haut. Demain a lieu au sanctuaire une des plus grandes fête de la religion hindoue.

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L'Himalaya est réputé pour le grand nombre d'espèces de papillons qui y vivent. Et réchauffement climatique aidant, leur habitat se trouve 500 mètres plus haut qu'il y a quinze ans.

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L'épagneul à cornes de l'Himalaya (espèce protégée).



Quinzième jour

Tatopani - Ghorepani

(2900 m)

7h de marche

Difficulté : "Ça monte tout le temps." "Pas tout le temps-tout le temps, quand même?" "Si, si, tout le temps."

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C'est toute la journée comme ça et les pauses photos sont bienvenues. Ramesh et Sittaram, eux, papotent comme si de rien n'était.

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Si, si, regardez bien ! Sous les paniers, les poussins!



Seizième jour

Ghorepani - Poon Hill (3200 m) - Ghorepani - Tirke Dungha (1525 m)

6h de marche

Difficulté :1700 m de descente en escaliers ! Bonjour les genoux ! (et les cuisses, et les mollets....)

A Ghorepani, quand le temps est beau, on se lève bien avant l'aube pour la cerise sur le gâteau du trek.

300 mètres de montée supplémentaire et le lever le soleil sur les Annapurnas depuis le sommet de Poon Hill.

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Toute la région est habitée de millions de coccinelles !

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Et les rhododendrons sont énormes!

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Les escaliers de la Mort, 500m de dénivelé en une heure !


Dix-septième jour

Tirke Dungha - Birethanti (1000 m)

2h de marche

Difficulté : de toutes façons on est sur les rotules !

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Des fois on dirait les Cévennes

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On s'en est mis plein les mirettes !

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Aargh ! des voitures !

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                                                                C'est fini !!!!

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    Reste plus qu'à trouver un lit pour dormir une semaine et l'adresse d'un bon salon de massage !

*****

10 avril 2009

Les chemins de Katmandou

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Premiers contacts avec le Népal très sympas.

Après une nuit dans un train entre Varanasi et Gorakpur, on enchaîne sur deux heures dans un bus qui avait dû coincer son klaxon et dans la foulée on passe la frontière.

Les flics, charmants et souriants :

- "Vous allez où ?

- Katmandou.

- Ok."

Puis on fait les vingt mètres qui nous séparent de l'arrêt des bus pour Katmandou et là...pas de bus ! Grève dans le secteur. Ah, zut !

Les bus les plus proches sont à 25 kilomètres. Entre les deux, barrages et risques d'agression nous affirme le patron d'une agence de voyage indienne inquiet pour ses clients. Il nous conseille de prendre une chambre d'hôtel ici et d'attendre "que ça se calme". Oui, mais combien de temps ?

Bon. Un couple de français sympathiques, décontractés et connaisseurs de la région (à force de la sillonner l'hiver pour trouver de l'artisanat indo-népalais à revendre sur les marchés de la Drôme l'été) nous disent : "Mais non, pas de problème. Des grèves, des blocages de route, il y en a tout le temps au Népal. Et puis, on ne touche pas aux touristes." Ça correspond à ce qu'on a lu par ailleurs.

- "Quand même, comment faire les vingt cinq kilomètres sans moyen de transport ? A pied ? Avec les sacs, en plus ?

- Mais bien sûr que non ! il y a une autre solution !

- Ah bon, laquelle ?

- Laquelle ? Mais le rickshaw !"

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Et voilà comment un pauvre diable se retrouve à pédaler sous le soleil pour nous faire traverser la campagne népalaise sur une route droite comme un "i". N'y circulent que des népalais à pied ou en vélo et des touristes en rickshaw. Au bout d'un moment, on se dit qu'on est vraiment des nuls de ne pas avoir réagi plus tôt et qu'on aurait dû prendre deux rickshaws ! Un chacun. On donnera au jeune gars un pourboire qu'on espère à la hauteur de son effort.

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Les terribles barrages "où on risque de se faire agresser par des grévistes en colère"

Arrivés a la fameuse ville... tout est fermé, ou presque ; magasins, banques, restos. Et personne ne sait si ça rouvrira demain. Un bus part pour Katmandou à 19 heures. Douze heures de trajet de nuit. Tant pis, mieux vaut décoller d'ici. On le prend... et une vague de nostalgie nous submerge en repensant au remarquable confort des bus boliviens ! Finalement, le bus fera un détour pour éviter des barrages impromptus et deux heures de trajet en plus.

Katmandou au premier abord n'est pas très engageant : poussiéreux (il n'a pas plu depuis octobre), pollué, une brume qui cache les montagnes. Nombreux sont les habitants qui portent des masques.

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Mais même dans l'agitation du quartier touristique ou la frénésie de la circulation, le changement par rapport à l'Inde est énorme. Tout est beaucoup plus détendu, les rabatteurs moins insistants. Il y a une atmosphère zen et les gens semblent fondamentalement gentils et sans agressivité. Il fait aussi moins chaud.

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De toutes façons nous n'avons pas l'intention de traîner longtemps ici. Le temps d'écrire le blog et de préparer le trek. Il nous reste à peine un peu de temps pour flâner et admirer l'architecture locale et humer l'ambiance générale. Mais on reviendra.

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18 mars 2009

Dix jours et un millefeuille

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                                                        Faut se mettre dans le bain ! 


Au Fort Rouge de Delhi, et dans la rue...

 

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On ne s'attendait pas à ça ! A chaque seconde l'Inde interpelle nos sens !
Pour tout vous dire on a eu beaucoup de mal à écrire cette note tant nos émotions et nos sentiments sont sur des montagnes russes. Tout se mêle, tout s'entrecroise, tout s'entrechoque, rien n'est sûr. Il y a ici tout à la fois de la lumière et de la laideur, de la douceur et de la violence.

Et à l'arrivée, au petit jour, dans le taxi, des silhouettes qui dorment au bord des rues et des routes, par familles entières.

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Et puis, au fil des jours, le pays devient comme un millefeuille : la poussière et la crasse au sol où sont couchés les mendiants, les étals de tissus colorés ou de légumes frais ou de bimbeloterie au niveau du regard, les maisons informes aux teintes incertaines, et quand on lève la tète, tout là-haut le bleu du ciel.

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Et puis, et puis, et puis... il y a tout le reste. Les mille parfums, les mille sensations, tout cela alterne, s'oppose, s'allie, se contrarie... les belles femmes dans leurs saris, les mendiants cul de jatte, les temples colores,les bidonvilles, les bouses de vache, les pujas fleuris, les jeunes gens aux regards pesants, les sourires des femmes et des fillettes, le bruit ahurissant et la pollution qui brûle la gorge.

La circulation, d'ailleurs, est comme un ballet fou. Piétons, vélos, rickshaws, vaches, voitures, marchands des quatre saisons, tout s'enchevêtre dans le bruit d'enfer des klaxons et des cris. Les flics, fusil à l'épaule et matraque à la main, tentent d'éviter les débordements, de colmater quelques brèches, pour que le flot continue d'avancer. Ce qu'il fait, canalisé mais inexorable. Et on se laisse emporter.

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Il y a la sérénité des temples et des lieux saints.

Il y a Ganesh, le dieu éléphant, divinité souriante et replète qui porte chance à tous au seuil des maisons.

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Il y a le Mémorial de Gandhi à Delhi, un souffle de calme et de paix sur le lieu de son assassinat.

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Les derniers pas de Gandhi reproduits sur un sol en béton

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Plus loin, à Agra, il y a le Taj Mahal, miracle de pureté des lignes fait de marbre translucide. Le Taj c'est une affaire entre la matière et la lumière. Et puis un geste d'amour puisque c'est un mausolée érigé par un empereur moghol pour sa femme décédée. Une façon aussi sans doute de montrer sa puissance, mais bon.

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Le Fort rouge d'Agra, encore plus beau que celui de Delhi

Le Taj Mahal et le Gandhi Smrtri. Ce sont de ces endroits où on reprend un peu confiance en l'âme humaine, on on peut se dire qu'elle n'est pas habitée que par le mal et l'obscurantisme mais aussi par des désirs de beauté, de paix, de grâce et qu'il existe des esprits suffisamment ouverts pour nous conduire un jour peut-être vers un universalisme apaisé.

Et quand un pays n'est pas trop facile à aborder, qu'on le ressent un peu rugueux, c'est une bonne idée d'aller rendre visite à ses "grands hommes". ils nous montrent une palette plus étendue de ce que ce pays a produit et apporté à l'humanité. Pablo Neruda nous l'avait montré au Chili, Gandhi a fait de même en Inde.

Varanasi, ville sainte au bord du Gange

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HOLI !!!!!!!

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A Varanasi, aujourd'hui 11 mars, comme dans l'Inde tout entière, c'est Holi, la fête du printemps, la fête des couleurs, une fête liée à l'eau aussi.

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C'est comme un mélange de Pâques, de Carnaval, et de Noël puisque Holi est une occasion de retrouver sa famille. Holi se fête  soit en famille, soit dans la rue où les garçons se barbouillent mutuellement de couleurs grâce à des poudres et de l'eau colorée qu'ils se lancent les uns sur les autres. On nous a dit que seuls les voyous se prêtent à ce jeu, qu'ils s'alcoolisent et peuvent être violents.

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C'est vrai qu'on a vu des flics partout hier. A force de recoupements d'infos, on pense que le Holi de "débauche" est très cadré au niveau des horaires et effectivement, lorsque à 14 h nous quittons l'hôtel, les rues sont calmes. A la consigne de la gare, et plus tard dans la soirée, on nous a mis ou proposé de la poudre sur le front. Des adultes. Geste suivi d'une embrassade. Rituel plusieurs fois observé dans la soirée, mais sans débordement, juste comme une manière de se souhaiter un bon printemps, plein de lumière et de couleurs.

Holi est la plus grande fête hindoue, une fête fédératrice à laquelle les femmes participent sans sortir beaucoup, semble-t-il. C'est l'occasion d'une débauche commerciale qui dure jusqu'à une semaine ; les infos sont contradictoires. En tous cas, nous voyons tous ces hommes joyeux : on se congratule, on s'embrasse, "Happy Holi!"

Nous avons passe six jours a Varanasi. Les deux premiers consacrés a soigner les bobos qui accompagnent le voyageur et les autres a essayer de pénétrer cette ville étrange. Un guide nous y a aidé en nous faisant visiter ses vieux quartiers. Il nous a aussi aidés à dépasser nos appréhensions, à cesser de négocier les prix à tout bout de champ, même s'ils sont manifestement "spécial touriste", et de nous souvenir que la religion et l'aumône sont parmi les piliers de cette société... à notre grand dam laïque et républicain !

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Varanasi, ville sainte de la religion hindoue, est connue pour être la ville où les défunts, après avoir été promenés dans la ville sur une civière enveloppés dans un linceul doré, sont incinérés au bord du Gange, sur un des ses quais, les ghats. Il y a bien sûr tout un rituel (et un commerce) autour de ça dont nous nous sommes tenus éloignés, bien que passant a proximité chaque soir pour regagner l'hôtel. Nous avons préféré les promenades en bateau sur le fleuve au coucher du soleil, et à son lever, à l'heure des ablutions et des lumières sublimes.

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Le début de la nuit est le moment de la Ganga Aarti, la prière quotidienne à la Mère Gange, ce malheureux fleuve ultra-pollué (1,5 millions de je ne sais plus quelle cochonnerie par cm3 alors que le maximum tolérable est de 500) malgré les efforts des autorités et des ONG. Mais la pollution des eaux, de l'air est une des plaies de l'Inde.

En tous cas, temples hindous et mosquées cohabitent tandis que les sadhus, hommes saints qui ont renoncé à tout bien matériel méditent sur les ghats en posant à l'occasion pour les touristes.

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Pendant ce temps, à quelques kilomètres de là, Sarnath accueille les pèlerins d'une autre religion. Sarnath est un des quatre lieux saints du bouddhisme car c'est là que Bouddha, étant "éveillé" a prononcé le prêche fondateur du bouddhisme où il prônait "la Voie du Milieu" sous un arbre et devant cinq disciples... les cinq premiers.

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L'Inde nous épuise, elle nous tourneboule. Plus aucun repère ne fonctionne. Mais elle nous ravit, car c'est en même temps une horreur et une merveille. Nous nous y sentons à la fois mal et bien. Mais le plus déconcertant, c'est de ne pas y comprendre grand chose ! Mais il faut l'accepter aussi, et se dire que les questions qu'on se pose valent bien les réponses qu'on leur trouve. En venant ici, nous savions que nous ne ferions qu'effleurer le pays, et dans ses lieux les plus touristiques en plus ! Nous ne voulions que "tremper un orteil dedans", histoire de tester la température. De ce point de vue c'est réussi !

Un de nos "anges gardiens" nous a envoyé ce texte. On n'est pas oblige d'y souscrire en tout mais il mérite d'être médité :

"Quand les adversités se multiplient, c’est qu’intérieurement on est en mesure de comprendre ce qui se passe et surtout, de changer.

Certes, dans un premier temps, nos repères habituels et nos sécurités s’effondrent et on s’effondre aussi ! Mais ce qui s’effondre, c’est le personnage, non pas l’être intérieur. Au contraire, lui a besoin de l’effondrement du personnage pour éclore et s’épanouir." (Monique C.)


Reviendrons-nous un jour ? Peut-être. Différemment ? C'est sûr. Il faut laisser décanter.

24 juin 2008

Guadeloupe et Dominique

Paresseusement, nous laissons à Sylvain, parti en Guadeloupe pour 15 mois après ses études dans le cadre d'un volontariat civil, le soin de raconter notre passage sur l'île et en Dominique en juin 2008. (Certaines photos sont de nous quand même, faut pas exagérer !)

http://morkreis.blogspot.com/

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24 décembre 2007

Histoires vues

     Histoire de voir, histoire de voir...

     On était partis "histoire de voir".

     Alors, qu'est-ce qu'on a vu ?

     La première chose, la plus importante pour nous, c'est qu'il y a quelque chose de solide dans la relation qui nous unit.  Parce que vivre ensemble vingt-quatre heures sur vingt-quatre, partager le quotidien pendant sept mois, c'est pas rien. Surtout pour nous qui vivons habituellement chacun de notre côté, chacun dans notre ville. En fait, passer un si long temps ensemble, ça ne nous était jamais arrivé. Rassurez-vous ! Cela ne veut pas dire qu'il n'y a eu ni tensions, ni disputes, ni bouderies... Il y en a eu. A un certain moment, nous avons même envisagé de faire un bout de chemin séparément avant de se retrouver. Puis, les choses se sont apaisées. Mais peut-être aussi que c'est plus facile de partager un quotidien quand on est sans cesse confronté à de la découverte, à de l'inconnu, à de la nouveauté. Et puis, il est vrai aussi que nous n'avons pas eu de grosses galères : pas de maladies, pas d'accident, pas de vol. On s'est juste rendus compte qu'il y avait de faux billets parmi les dollars que nous nous étions procurés en France avant le départ. Auprès de notre banque, s'il vous plaît ! Donc, vigilance, parce que selon les coins et les circonstances, ce sont des choses qui peuvent mal tourner. Et puis aussi, le radar principal des aéroports de Buenos Aires en panne, et quatre heures de retard pour les avions que nous avons pris entre Ushuaïa et Iguazu. C'est tout comme galère. Et c'est peu (Ah non, on oubliait une patte de poulet qui trempait dans le "caldo de gallina" à Nazca, histoire de lui donner du goût. Beurk ! )

     Nous avons vu aussi (ou plutôt, vu se confirmer) que nos limites, comme celles de chacun, sont plus loin que nous ne le pensions. En quelques mois, par exemple, il est possible d'apprendre une langue étrangère, même en partant de zéro. Oh, bien sûr nous ne pourrions pas écrire Don Quichote ! Mais nous avons réussi à communiquer correctement dans des situations de la vie courante. Même chose pour la résistance physique. Nous sommes allés plus loin dans l'effort que dans nos randos en France. Et nous l'avons fait à des altitudes parfois élevées. Le voyage nous a aussi permis d'expérimenter des choses pour lesquelles nous nous sentions peu préparés, ou même peu disposés à les faire : marcher sur un glacier, descendre dans une mine, grimper sur un volcan, ou se confronter à un temps glacial. Evidemment, tout cela coûte davantage à 50 ans qu'à 30 et les temps de récupération sont plus longs. Que de fois nous avons croisé et sympathisé avec des voyageurs plus jeunes que nous avions envie de retrouver un peu plus loin. Mais c'était impossible. Ils allaient trop vite pour nous !

    Nous avons vu que voyager, ce n'est pas seulement explorer ses limites, c'est aussi ce confronter à un choc culturel et social, par exemple voir des enfants attendre à la sortie du resto avec un sac en plastique pour récupérer les restes. Quelle attitude avoir, comment se comporter face à la mendicité systématique des enfants ?

     Nous avons vu que le monde, quand il est en paix, n'est pas si difficile à parcourir. En Amérique du sud, les infrastructures touristiques sont nombreuses, en général efficaces et il y en a pour tous les prix. Bien sûr, le Détroit de Magellan, ça fait rêver, et ça a "un parfum d'aventure". Mais les choses sont en réalité bien balisées. Et ce qui semblait compliqué, incertain depuis la maison, devient en fait très simple une fois sur place. L'Amazonie se visite, avec ou sans agence (mais toujours avec un guide, pas de blagues ! ), on peut se baigner dans des rivières "à piranhas" et il y a des liaisons régulières toute l'année entre Punta Arenas et l'île Navarino. Pour le lac Titicaca, il suffit de prendre le bus. Parfois, bien sûr, il faut accepter un peu d'inconfort, et d'autres fois on se laisse surprendre par une dépense plus forte que prévu... ou carrément imprévue !

     Voyager ici n'est pas très difficile, surtout dans des pays comme l'Argentine ou le Chili qui, dans leur mode et leur niveau de vie ressemblent beaucoup à l'Europe. Les choses sont différentes au Pérou ou en Bolivie qui sont, eux, beaucoup plus andins, beaucoup plus "indiens". Ce qui ne veut pas dire qu'ils soient davantage préservés des effets du tourisme de masse dans les sites les plus visités : Machu Picchu, Salar de Uyuni, Cuzco ou Amazonie. Le Pérou, par exemple, a donné des boutons à plus d'un voyageur. Le grotesque est parfois au rendez-vous : on emmène les touristes dans des villages "authentiques", "en pleine forêt vierge", rencontrer des "chamanes" ou assister à de soi-disant danses indiennes. C'est peut-être ce qui a fait que nous n'avons finalement pas eu envie d'aller voir le carnaval de Rio, ni même dans un des nombreux endroits où il se déroule, alors qu'il était à portée de la main.

     Evidemment, on a vu des paysages, on a regardé tout notre saoûl ! On s'en est mis plein les mirettes ! Parce que ce continent est formidablement beau et le blog a essayé d'en rendre compte. Les paysages, le continent "physique", au sens où on parle de géographie physique, et la végétation, c'est vrai que c'était une de nos principales motivations pour ce voyage, et à cet égard, le Chili a été une véritable révélation.

     Restent les rencontres. Force est de reconnaître qu'elles ont été beaucoup plus nombreuses avec d'autres voyageurs européens, états-uniens, canadiens, australiens ou néo-zélandais qu'avec les autochtones. Il y a du monde sur ces "gringo trails", ces "pistes des gringos" qui sillonnent l'Amérique du Sud et le monde entier. Beaucoup de jeunes qui viennent de finir leurs études, ou un peu plus âgés, en couple ou non, mais pas (pas encore ?) parents, et des retraités qui se promènent trois mois par an comme ces français, six mois tous les deux ans, comme ces québecois, ou en permanence, comme ces allemands à bord de leur gros camion/camping-car. Tout celà compose une petite communauté souvent sympathique, mais peut-être d'autant plus sympathique que ces rencontres sont éphémères et que chacun le sait.

     Mais éphémère ne veut pas dire dépourvu d'intensité, au contraire. Parmi nos rencontres, il y en a quelques unes dont on sent bien qu'elles reposent sur des affinités plus profondes et dont nous espérons que, d'un côté comme de l'autre, nous saurons les faire durer.

     Quant aux habitants de ces pays, nous sommes heureux d'avoir rencontré Silvio au Brésil, Humberto au Pérou, Cecilia, Eduardo et Jaime au Chili, ou Javier en Uruguay. Et nous leur sommes reconnaissants pour tout ce qu'ils nous ont apporté et fait connaître avec tant de chaleur de leur pays et de la vie là-bas. Mais peut-être est-il illusoire d'espérer rencontrer beaucoup de gens quand on est dans cette position de touristes vagabonds qui, en sept mois, ne peuvent qu'effleurer des pays aussi vastes, des cultures aussi différentes. Il faut en réalité des années pour celà. Il y a aussi de tels décalages de langue, de culture, de niveau de vie, de préoccupations (comment pouvons-nous vraiment comprendre, en profondeur, les difficultés et la vie auxquelles se trouve confronté Humberto pour exercer son métier et faire vivre sa famille ?) que la communication est difficile. Mais peut-être aussi n'avons nous pas su, ou pas osé, aller suffisamment vers eux.

     Aujourd'hui, neuf mois après notre retour, les images restent fortes. Souvent elles resurgissent dans notre mémoire alimentées par le moindre prétexte, et l'émotion est intacte. Nous venons souvent revisiter ce blog, rêvasser sur les photos et nos souvenirs. Nous repensons souvent aux amis rencontrés là-bas, que font-ils, que deviennent-ils. De temps à autre des messages sont échangés. Et du coup, tout celà nourrit des envies et des projets d'autres départs, d'autres voyages, d'autres horizons à travers le monde. Des histoires pour demain...   

2 avril 2007

Préparatifs

     Ce "Côté pratique" s'adresse plus particulièrement à ceux qui, comme Sylvain, préparent leur voyage, ou qui sont déjà en route et veulent des informations sur les pays que nous traversons. Il est publié sur le blog plus de 2 mois après notre départ. Cela nous permet de préciser les différences entre ce que nous avions imaginé et la réalité.

Le sujet de la première "note", le premier chapitre, quoi, ce sont les préparatifs. Alors on a triché un peu sur la date de publication pour que " Préparatifs" se range au début du blog, ça nous semble plus logique...

    Nous rêvions d'aller en Amérique du sud, voir l'Amazonie et la Cordillère, du Pérou à Ushuaïa ....Donc a priori nous pensions Pérou, Bolivie, Chili et bien sûr Argentine...où Oncle Charles a vécu 40 ans !

   Celà en 6 mois environ et en laissant une bonne place aux randonnées pédestres dont nous sommes friands. Mais nous voulons aussi voir les sites archéologiques, les musées, faire des excursions , etc... Bref une première approche touristique, histoire de voir. Quant à entreprendre une action humanitaire, une autre fois, peut-être, selon notre vécu du voyage.

     Les idées d'itinéraire ont été nombreuses, sous l'influence de nos rêves, de nos lectures, des souvenirs ou des rêves de notre entourage et sourtout en fonction du climat et des saisons (le site du Guide du routard nous a bien aidés pour cela ).

                                                          BUDGET  PREVISIONNEL

  1)  LES  BILLETS D'AVION

     On s'y est pris 8 mois à l'avance, et ce n'est pas de trop, afin d'avoir les meilleurs tarifs et des places le plus tôt possible après la haute saison (question de prix !).  Voilà, on voulait partir en août, on a eu un vol pour le 23. L'achat lui même s'est fait en mars après deux mois de recherches.

     Nous avons retenu la proposition de Nouvelle Frontière : partir avec British Airways, un aller-retour Lyon / Sao Paulo via Londres (moins cher que d'arriver à Lima comme nous le pensions au début). De là germe l'idée de remonter l'Amazone en bateau, mais pas trop longtemps quand même afin de ne pas randonner dans la Cordillère à la saison des pluies. Manaus nous plait comme point de départ. Et puis 6 mois après fin août, date approximative de notre retour, ça nous fait fin février, période du carnaval au Brésil ! Ok, un pays de plus ! Nous achetons par internet un vol intérieur Sao Paulo  / Manaus avec la compagnie GOL. Pour le paiement, celle-ci exige des non-brésiliens qu'ils payent avec une carte American Express, mais il semble qu'avec un peu de persévérance cette exigence puisse être contournée.

On achète les billets Lyon / Sao Paulo avec une CB Visa premier, ainsi nous avons une assurance annulation.

              Lyon / Sao Paulo  aller-retour...................980 euros /personne environ.

              Sao Paulo / Manaus ...............................170 euros /personne.

                                               TOTAL...................1150 euros.

2) LE QUOTIDIEN

On est partis sur l'idée d'un confort relatif et sur l'envie d'une certaine intimité, vu nos "100 ans à nous deux" et vu...vous verrez rien ! Donc, en principe, on dort dans des hôtels bon marché mais pas glauques, en chambre avec douche et WC, et on mange une fois par jour au restaurant.

Nous avons consulté le précieux site d' ABM (Aventuriers du bout du monde) : ils donnent une fourchette des dépenses journalières d'un voyageur dans chaque pays (transport, nourriture, logement, faux-frais, visites et excursions). On a fait nos calculs en prenant le milieu de la fourchette estimée par ABM. Soit, par personne et par jour : 30 euros pour le Brésil et le Chili, 25 pour le Pérou et l'Argentine et 20 pour la Bolivie.

Puis nous avons évalué combien de temps nous comptions rester dans chaque pays, il faut bien une base ! Ça va, vous suivez?

Nous avons ajouté le coût des visites incontournables mais souvent onéreuses et celui des randos nécessitant un guide.

Après moultes estimations, multiplication,additions et divisions, on arrive, sans les billets d'avion, l'assurance et les achats avant le départ, à 1216 euros par mois et par personne...Gloups ! Mais bon, on a économisé, on a fait des choix en renonçant à certains trucs, on est super motivés, les enfants d'Annie sont presque autonomes et emballés par le projet, alors...

Bon, sauf que c'est pas tout !

3) LES DEPENSES AVANT LE DEPART

    Sac à dos (100 à 135 euros), vêtements, appareil photo (400 euros), guides, petit matos, vaccins, pour lesquels il faut compter au moins 150 euros selon ce que vous avez à faire (certains ne sont pas remboursés, d'autres le sont chez le médecin mais pas dans un centre de vaccination internationale), pharmacie (aie!aie!aie! l'anti-paludéen : 4 euros/jour/personne )...

   Sans compter ce qu'on avait déjà (duvets, certains vêtements, sacs de randos) on en a eu pour  2550 euros pour nous deux .

   N'oubliez pas ! Si vous voulez éviter une rage de dent en pleine montagne, par exemple, c'est bien de faire un bilan de santé complet. Selon votre complémentaire il peut rester une certaine somme à votre charge.

4) ASSURANCES

Assistance (rapatriement,hospitalisation,etc...), aide juridique, responsabilité civile...L'assurance la plus complète, semble être AVI  : coût environ 45 euros par mois par personne de moins de 40 ans, 70 euros ensuite.

5) LES CHARGES EN FRANCE

     Elles ne vont pas s'évanouir comme par miracle, juste parce qu'on est partis.

* Les impôts...

* Des versements mensualisés ? (emprunts, cotisations, loyer...)

* Un abonnement intéressant ? (téléphone portable, revue,...)

* Une assurance-vie ?

* Etc...

     Il faut penser à tout ça, aussi. Quelle charge supprimer, laquelle réduire, laquelle conserver coûte que coûte...? Et puis attention, certaines démarches sont longues et casse-pied.

                                                                   EQUIPEMENT

     Comme tout le monde on rêve de voyager hyper-léger, mais paradoxalement avec le maximum d'équipement pour ne pas trop dépenser sur place en location de materiel... Comme beaucoup, on part avec un bagage qui nous semble abominable...(18 kilos chacun !) Après le départ il nous faudra environ un mois de tâtonnements et de deuils parfois difficiles, comme se séparer de bouquins ou des fameuses chaussures achetées pour l'opéra de Manaus, avant de se sentir bien avec notre maison sur le dos !

   On décide de ne  prendre aucun matériel de camping (hormis nos duvets) ni aucun ustensile de cuisine.

1) LES SACS

On choisit de prendre deux sacs chacun comme la plupart des gens que nous croiserons : un sac de voyage et un sac "de rando", plus petit.

Celui de rando, nous l'avons déjà : confortable, bien pour une randonnée d'un jour, un peu juste pour 3 ou 4 jours mais pas trop volumineux : 25 à 27 litres. Il n'est pas trop gênant lorsque nous le portons devant.

  L'autre, de 70 litres, nous a été conseillé par Dean, un ami. Comme un vrai sac à dos, il est confortable quand on le porte. Comme une valise, il s'ouvre entièrement grâce a une grande fermeture éclair. Il a plusieurs poches intérieures et un petit sac à dos de ville vient se fixer sur l'arrière par une autre fermeture éclair. Les bretelles de portage peuvent être protégées facilement pour les transports en bus, en avion,etc... Son nom c'est DEUTER. Son prénom c'est Cheyenne ou Traveler selon le modèle. On peut le commander à Décathon, il y est moins cher qu' Au Vieux Campeur mais de qualité légèrement inférieure. Il existe d'autres modèles plus grands ou plus petits.

   On se demande avec 2 mois de pratique si on aurait pas dû s'équiper d'un sursac pour protéger nos gros sacs des accrocs,de la crasse et de la pluie lors des transports, parfois sur le toit des bus et non bâchés. Mais c'est cher et ça rajoute du poids...

2) LE COUCHAGE

    On emporte nos duvets sarcophages syntéthiques "Quechua" faits pour dormir jusqu'à  -2º et on achète des draps de soie (il paraît que l'on gagne ainsi 2º, et on les utilise aussi dans les bus, les bateaux, dehors peut-être, un jour...) Pour nos deux treks dans la Cordillère Blanche et pour celui qui nous a conduit à Machu Picchu,on n'a pas eu froid. Les duvets, en réalité, peuvent facilement se louer pour deux ou trois dollars par jour le temps d'une rando... quand les agences ne les prêtent pas ! Le drap de soie est en revanche indispensable pour dormir sans souci dans des endroits pas très nets question propreté (ça arrive).

3) LES VÊTEMENTS TECHNIQUES

    On préfère acheter en France l'équipement "technique". Pensez aux soldes et aux ventes directes des fabriquants.

    Pour le haut du corps, le principe des 3 couches semble bien :

- une fine et respirante; la transpiration sèche très vite, on ne prend pas froid. Certains fabricants appellent ça "carline". On trouve que les moins chères de Décathlon sont aussi bien que les grandes marques. Au bout de deux mois et demi elles commencent quand même à s'user à cause du frottement du sac à dos.

- une chaude respirante (polaire)

- une imperméable respirante (sous les aisselles, une fermeture éclair. Mais on oublie souvent de l'ouvrir...)

       Pour les jambes on a 1 ou 2 pantalons zippés qui font short d'été. Quand on a froid on met un collant en stretch qui nous sert de pyjama lorsqu'on campe. Et lorsqu'il pleut on met nos guêtres. Ainsi nos pantalons restent propres et secs...et ça tient chaud !

       On choisit des chaussures de marche légères, donc basses, nos chevilles n'étant pas particulièrement fragiles. Pour les nu-pieds, tant pis pour l'élégance : solides, à scratch et en plastique (le cuir craint l'eau). Et Annie achètera de fines sandales à Manaus...

       Les chaussettes..on utilise depuis longtemps des "La Double" de Go Sport. Attention, 2 vieilles paires nous ont laché au bout de 2 mois. Annie en a une autre paire bien chaude et très chère trouvée à Plaine et Montagne.

      Les gants :  Annie la frileuse en a 3 paires qu'elle peut superposer. Une en soie, une en polaire et des moufles imperméables (ces dernières n'ont pas été utilisées dans la Cordillère Blanche ni pour le Machu Picchu).

      Une cape de pluie pas du genre à se déchirer au premier coup de vent mais pas trop lourde. Mais elle ne couvre pas les genoux, dommage...

4) LISTE DES VÊTEMENTS ET AFFAIRES PERSO.

      Pour Annie :

1 bandeau protège-oreilles (achat au Pérou d'un chapeau et d'un bon gros bonnet), 3 débardeurs (dont un muni d'une brassière, idéal sans soutien-gorge), 1 soutien-gorge quand même, 1 maillot de bain, 1 paréo, 2 tee-shirts, 3 sous pulls fins, 2 chemisettes fines, 1 sweat polaire (Patagonia capilène), 1 veste polaire et assez coupe-vent (Lafuma), 1 veste imperméable (Quechua), 1 cape de pluie(Vieux Campeur), 1 étole en polaire qui fait couverture aussi, 3 paires de gants, 5 slips, 2 pantalons d'été, dont un transformable en short, 1 jupe longue, 1 caleçon long de sport qui fait sous-vêtement ou pyjamas, 5 paires de chaussettes de sport (4 La Double et 1 très chaude achetée à Plaine et Montagne), des guêtres, 3 paires de chaussures (les 2 non utilisées sont rangées dans un sac étanche et solide-Vieux Campeur-).

1 poche transparente zippée carrée, d'environ 35cm x 7cm de haut pour ranger les petits vêtements (Vieux Campeur), 1 trousse de toilette munie d'un crochet, 1 serviette séchage rapide (Nature et Découverte, celles de Décathlon ne sont pas top),1 gant de toilette (très pratique quand il n'y a pas de douche), 2 paires de lunettes (soleil et vue) et leurs boitiers rigides, 1 ceinture billets/papiers d'identité, 1 carnet de voyage, 1 petit sac à main en tissu, 1 lampe frontale, 1 opinel, 1 boite hermétique "moyenne", 1 coussin gonflable pour les voyages assis, 3 petits cadenas de voyage,1 anti-vol de vélo (dans la rue, on attache les 4 sacs ensemble; un de nous garde le "tas" pendant que l'autre peut aller tranquillement chercher un hôtel ou autre), 1 montre-réveil, 1 calculette.

      Pour Stéphane :

1 bonnet,  1 maillot de bain, 5 tee-shirts dont 2 dits"techniques" et 1 pour la nuit, 1 tee-shirt technique manches longues, 1 chemisette super légère manches courtes, 3 (!!!) chemises manches longues, 1 sweat polaire (promos Décathlon), 1 veste polaire (Lafuma), 1 veste imperméable (North Face), 1 cape de pluie (Vieux Campeur), 1 paires de gants de ski, 4 slips, 2 caleçons, 2 pantalons de rando d'été zippés transformables en short, 1 jean, 1 caleçon de sport à enfiler sous le pantalon quand il fait froid ou pyjama, 4 paires de chaussettes de marche et 1 gracieusement offerte par British Airways, des guêtres, 1 paire de chaussures de marche, 1 paire de sandales Nike, confortables et agréables quand il fait chaud, un foulard.

1 poche transparente zipée carrée, d'environ 35cm x 7cm de haut pour ranger les petits vêtements (Vieux Campeur), 1 trousse de toilette munie d'un crochet, 1 serviette séchage rapide (Nature et Découverte),1 gant de toilette, 1 paire de lunettes de soleil et 1 paire de loupes pour la vue qui baisse ainsi que leurs boitiers rigides, 1 ceinture billets/papiers d'identité, 1 pochette bandoulière, 1 lampe frontale, 1 opinel, 1 coussin gonflable et 1 masque pour les voyages assis, 3 petits cadenas de voyage à chiffres, 2 anti-vols de vélo, 1 sac de couchage, 1 drap en soie, une couverture d'avion piquée à British Airways pendant le voyage aller.

5) PETIT MATOS COMMUN

- 1 appareil photo numérique Canon A 700 (petit, pas mal, mais on aurait dû prendre en plus un meilleur objectif pour les photos d'animaux dans la montagne...c'est plus cher), 2 cartes "512 mega", 3 jeux de piles rechargeables, 1 sacoche de transport, 1 lecteur de cartes.

- 1 clé USB

- 1 guide du Brésil + 1 mini dico portugais-français, laissés à Iquitos.

- 1guide du Pérou (Lonely Planet), 1 mini dico espagnol-français,1 guide de conversation. À Cusco, on a trouvé des Guides du Routard neuf et d'occasion pour la Bolivie et le Chili

- 5 romans...laissés à Iquitos...

- 1 répertoire, des petits carnets,des stylos, du ruban adhésif

- 1 boite de jeux de société (mais on trouve pas le temps de jouer,c'est fou!).

- cordelette et pinces à linge...ça on utilise, mais il y a aussi les laveries! Et une bonde universelle (le coup de la balle de squash,bof! On a fini par la donner à un gamin...).1 savon de Marseille dans un sac étanche

- nécessaire de couture.

- 2 petites brosses à ongles,qui servent aussi pour les vêtements, chaussures, sacs...

- 1 prise électrique universelle (jamais utilisée au Brésil et au Pérou...)

- sangles, sacs en toiles ultra légère (Vieux Campeur), sacs en plastiques de diverses tailles petites boites, "au cas où"...

- pochettes perforées A4 transparentes.

6) PHARMACIE

    Indispensable, certes, mais volumineuse et lourde. Rien que la jolie trousse rouge avec la croix blanche : 200 grammes ! Et en tout on arrive à 1,5 kilos! (...et on a enquêté, y a pire!...) Avec l'espoir d'utiliser le moins possible de trucs...Mais bon, faut prévoir.Voilà ce que nous avons décidé d'emporter.

        a) matériel

- Un assortiment d'aiguilles stériles et de seringues (il parait qu'il n'y en a pas partout)

- Un thermomètre

         b) pansements

- 100 compresses 5x5cm non stériles, 8 compresses 10x10 cm non stériles et 4 stériles.

- 1 rouleau de sparadrap

- 20 cm de pansement collant

- 2 petites bandes extensibles (5cm) et 1 grosse (10cm)

- de l'Elastoplast en cas d'entorse

- du stéristrip

- du coalgan

- en cas d'ampoules,une plaque de pansement hydrocolloïde (vieux reste de la chute de moto de Violette...)

        c) désinfectants

- 6 "unidoses" de Bétadine jaunes + 1 de Bétadine alcoolisée (son bouchon se visse; lorsqu'on aura fini ce flacon on pourra y transvaser la Béta jaune dont les bouchons sont sécables )

- 15 unidoses de "Refresh"(collyre)

- du papier d'arménie.

       d) antalgiques

- 12 sachets d'Aspégic 500 (que l'on peut utiliser en gargarisme en cas de maux de gorge)

- 22 grammes de Paracétamol en comprimés

       e) digestif

- 45 gélules d'Imodium et 30 d'Ultralevure

- 12 sachets de Smecta

- 16 comprimés de Vogalène Lyoc

- 10 comprimés de Spasfon Lyoc

      f) anti-inflammatoires

- Solupred dispersible (corticoïde,si piqûre et gonflement)

- 1 tube de Voltarène en gel.

       g) antibiotiques

- Zithromax, Amoxicilline et Pipram.

       h) problèmes cutanés

- 1/2 tube de Cortisémyl et 1 de Cidermex en cas de prurit

- 1 tube de protection solaire intense

- 100 grammes de Bépanthène pommade et 1 tube de Cicaderma pour graisser la peau (coup de soleil,etc...)

       i) anti-paludéen : prévision pour un séjour de 7 semaines dans la zone à risque.

- protection cutanée : 2 tubes de crème" 5 sur 5"et 2 sprays" 5 sur 5"

- 7 boites de Malarone (il nous en reste 2,soit 24 comprimés, qu'on aimerait revendre...avis aux amateurs...)

       j) traitement de l'eau des rivières

- 1 boite de Micropur permet de traiter 100 litres d'eau.

      k) traitement perso: y-en a pas tant que ça pour nous,on n'est pas trop mal en point malgrés nos 100 ans...

                                                                  SANTÉ

Faites le point avec votre médecin et dans un centre spécialisé dans la médecine tropicale

1) VACCINATION ET ANTI-PALU.

Sachez qu'il faut s'y prendre plusieurs mois à l'avance ne serait-ce que pour avoir un rendez vous dans un centre de vaccination internationale et que c'est pas donné (voir plus haut : "les dépenses avant le départ")

Sachez aussi qu'avec le paludisme il vaut mieux pas lésiner, malgré le prix du traitement (voir plus haut : "les dépenses avant le départ")

2) TRAITEMENT DE L'EAU

On a choisi la solution chimique, mais il existe des filtres, nettement plus écolos, nettement plus encombrants...À chacun de voir...

3) BILAN DE SANTÉ

C'est l'occasion, pensez-y : les dents, les petits bobos qui traînent, un bilan radio.., tout ça aussi voyez avec le médecin.

                                                        ASSURANCES

Vous êtes assurés un peu de partout, c'est compliqué.

Il faut être couvert pour la maladie, les accidents, le rapatriement. Certaines assurances prévoient la venue d'un proche sur place dans les cas graves. Il faut également une garantie responsabilité civile. Ne pas négliger les recherches en montagne ou l'aide juridique. Bonne nouvelle! Si vous payez votre billet d'avion avec une carte de crédit, vous êtes relativement bien assurés pendant 90 jours (attention, 90 jours et trois mois, c'est pas pareil).

                                                             MOYENS  DE  PAIEMENTS

Nous sommes partis avec chacun une carte bancaire (Visa et Mastercard) + une carte de retrait (Cirrus) associée à la Visa et 1000 $ en liquide.

Nous avons aussi la fameuse American Express, jamais utilisée.

Nous payons tout en espèces, que nous retirons facilement de partout, ou presque, avec la carte Cirrus.

Pour l'instant, deux mois après notre départ, on a à peine écorné nos 1000$. Nous les gardons pour les frontières ou les coups durs.

Attention, Péruviens et Boliviens inspectent les pièces et les billets de très près et peuvent les refuser s'ils sont trop vieux.

Sinon, pour les astuces afin de payer moins de commissions, renseignez vous ailleurs, nous on n'arrive pas à s'y intéresser!

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On espère que ces infos vous seront utiles...on essaiera de les actualiser au fil des mois... Bon vent à tous!

 

31 mars 2007

Une cerise sur notre gâteau

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     Vraaaoum ! Six heures d'avion pour un choc thermique.

     C'est notre grand retour au chaud. Et quel chaud ! 40° et l'humidité qui va avec. Ouf ! Heureusement, il y a aussi un peu d'eau pour se rafraîchir.

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Les fourmiliers d'Iguazu, les coatis

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     Aux Chutes d'Iguazu, nous retrouvons la forêt tropicale, c'est à dire une végétation et des sensations du début de notre voyage : des fruits, des palmiers, la chaleur, des chants d'oiseaux, des insectes, le fouillis végétal, une ambiance. Et comme nous passons une journée du côté brésilien, pour voir les chutes sous un autre angle, avec plus de recul, nous nous disons que, voilà, la boucle se boucle. Une nouvelle façon de prendre congé. La forêt après la montagne.

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     L'avion du retour partira de Buenos Aires début avril. Alors nous avons décidé de nous octroyer quelques jours au bord de l'océan, sur une plage d'Uruguay. Le "hasard" nous conduit dans un endroit d'autant plus formidable que c'est une zone protégée, qu'on n'y accède qu'en 4x4 et qu'on est hors saison. Donc, super calme garanti. Dans notre petite cabane et sur la plage, les doigts de pied en éventail, nous nous gavons de soleil et de poisson frais.

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   C'est la cerise sur notre gâteau.

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    Mais une baleine échouée sur la plage et, une nuit où nous gambadons dans l'eau, des milliers de lucioles de mer, les noctilucas, sortes d'étoiles toutes scintillantes tombées dans l'océan, viennent nous faire signe. On dirait qu'à la manière de ces liens secrets qui parcourent le monde et nous y unissent, elles viennent nous murmurer doucement que la fête est finie et que le moment de rentrer est venu !

     Alors les amis, à bientôt !

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PS : Revenez donc faire un tour sur le blog d'ici quelques temps. Il restera accessible et nous avons l'intention d'y ajouter, pour ceux que ça intéresse, une petite conclusion-bilan. Par ailleurs, on a pris près de dix mille photos pendant le voyage. On prévoit donc, dans les semaines et mois qui viennent, d'en mettre une sélection large sur un site du type Flickr, MySpace ou Picasa. On vous tiendra au courant ici même.

25 mars 2007

Le pays des chats qui volent et des arcs en ciel

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    Six mois de voyage, quatre jours de marche, du vent, plus un bon gros rhume : le Paine nous a mis sur les rotules !

    Donc, direction Puerto Natales avec pour unique objectif de prendre quelques jours de repos. Pour ça, nous choisissons comme point d'attache la douillette pension de Nancy et sa famille. Propre et lumineux, petit déjeuner copieux, pas de chauffage dans les chambres, comme d'habitude dans le Grand Sud, mais trois couettes sur le lit ! L'endroit idéal. On est comme à la maison et, du coup, Puerto Natales, chef-lieu de la province d'Ultima Esperanza, nous apparaît comme le pays des merveilles.

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     Bon, on devait être vraiment crevés parce qu'en y regardant de plus près, c'est quand même pas très folichon !

    Un alignement de cuadras et des maisons toutes plus ou moins identiques, faites d'agglo recouvert de tôle peinte pour assurer l'isolation.  Avec une bonne volonté qui frise l'héroïsme, quelques bâtiments en bois essayent de lui donner un peu de cachet. Côté curiosités, une surprenante locomotive à vapeur taguée par les grapheurs locaux trône au milieu de la Plaza de Armas, vestige du temps où l'exportation de la laine ou d'un quelconque minerai faisait la fortune de la ville. C'est à peu près tout (si on excepte les conserveries de poisson et le bateau de Navimag qui arrive de Puerto Montt une fois par semaine).

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     Que faire donc, quand on a quelques jours à passer à Puerto Natales ? Eh bien, on peut visiter la grotte du mylodon, par exemple.

    Le mylodon, c'est un animal préhistorique et herbivore, une sorte de paresseux géant dont on a découvert les restes (dans la fameuse grotte... on avait deviné !) au début du 20ème siècle. Pendant quelques années, les pilleurs de trésors archéologiques s'en sont donné à coeur joie, tandis que de doctes scientifiques s'empoignaient sur l'authenticité de la découverte et l'éventualité de la survie de la bestiole jusqu'à nos jours. Mais, non, il n'y a plus de mylodon depuis belle lurette !

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     Nous nous sentons tellement bien à Puerto Natales (ou nous mettons tellement de temps à récupérer) que les deux jours de repos prévus en deviennent trois, puis finalement près d'une semaine.

     C'est que, ce week end, se déroule à quelques kilomètres de là une "doma" internationale, c'est à dire un rodéo. Des gauchos chiliens mais aussi de divers pays voisins : Argentine, Uruguay, Brésil, ont été invités. La plupart des participants ont revêtu des habits de fête traditionnels, et certains ont beaucoup d'allure. On ne peut pas en dire autant des chevaux qui ont plutôt l'air d'avoir été choisis pour leur totale inaptitude à d'autres tâches !

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Attention, ça va partir ... C'est parti !

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Les "cueilleurs" : chaque fois qu'un concurrent a tenu les huit ou douze secondes du temps imparti, ils viennent le récupérer sur son cheval en furie.

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     Évidemment, c'est assez rigolo et excitant de voir ces hommes parfois tout jeunes tenter de s'agripper à leurs montures qui se cabrent, ruent, sautent en tous sens pour tenter de se débarrasser d'eux. Avec succès le plus souvent. Quand ils tombent on crie de déception, parfois on rit ou on ne dit rien, selon la prestation. On se prend au jeu !

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          Mais tout ça est quand même trop violent pour nous plaire vraiment. Violent avec les bêtes, qui se rebellent et sont matées par la force, parfois même la brutalité. Violent avec les hommes qui chutent ou prennent des coups. Mais on sent bien la part de fierté et même d'identité qui vient se nicher la dedans, y compris dans la souffrance et la blessure des corps.

     Ce jour là, par trois fois, l'ambulance emportera des personnes blessées vers l'hôpital de Puerto Natales, dont une spectatrice écrasée par un cheval qui avait défoncé une barrière.

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     Trois cents kilomètres plus au sud, Punta Arenas, la capitale régionale, a une réputation épouvantable. Située sur le Détroit de Magellan et pile sous le trou de la couche d'ozone, c'est depuis toujours le pays du vent. Des vents si violents qu'on prétend qu'on voit parfois les chats voler dans les rues, emportés par les bourrasques ! Même chose pour les cheminées. On nous avait dit qu'à certains carrefours des garde-corps avaient été installés pour permettre aux piétons de s'accrocher quand ça souffle trop fort : on n'en a pas vu. Il n'y avait pas beaucoup de vent ces jours-là à Punta Arenas.

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     La ville a connu son heure de gloire au début du 20ème siècle, à la grande époque du Cap Horn. Le détroit de Magellan et le Canal de Beagle permettaient d'échapper (très relativement) à la violence des eaux du Horn et les armateurs de Punta Arenas faisaient fortune. La ville et cette partie de la Patagonie, toute entière consacrée à l'élevage des moutons, étaient à peu de choses près une propriété privée. Elles appartenaient à deux associés richissimes, Braun et Menendez et à leur société, La Anonima.

     Pour contrôler ainsi le pays, il y a bien sûr eu un peu de casse. Comme d'habitude ce sont les indiens qui vivaient là qui en ont fait les frais. Il a bien  fallu les massacrer un peu ! Une sorte de far-west patagon et ici comme ailleurs, l'appât du gain a vite eu raison d'éventuelles réticences morales. Il n'y a plus d'indiens aujourd'hui, mais les musées de la région rendent hommage à ces peuples et ces cultures disparus. Plus cruellement, au cimetière de Punta Arenas, un monument a été érigé, celui d'Indiecito, l'indien disparu en quelque sorte. On vient se recueillir ou demander protection en laissant des fleurs, une plaque ou une piécette. Un peu facile ou un peu cynique, ne peut-on s'empêcher de penser. Mais on sait aussi que les tueurs et les pillards sont venus d'Europe, comme en témoignent tous ces noms espagnols, allemands, français, croates, écossais... qu'on lit sur les tombes du cimetière. Des gens venus chercher fortune ou tout simplement gagner leur vie. N'empêche.

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Indiecito

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     À Punta Arenas, le paysage et le climat aidant, on commence à se sentir au bout du monde, même si certains signes nous rappellent "le pays".

     Le grand jour est arrivé : après plus de 13000 km par toutes sortes de chemins et de moyens de transport nous voyons enfin notre premier...

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...pinguinus magellanicus !!!

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Ce n'est donc pas une légende, les géants de Patagonie...

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Le Bahia Azul, extérieur et intérieur

 De Punta Arenas part un ferry qui, par le détroit de Magellan puis le Canal de Beagle rejoint l'île Navarino et sa capitale Puerto Williams (2500 habitants). C'est sans doute le ferry le plus inconfortable du monde (36 heures dans une cabine et des fauteuils dont ne voudrait pas une compagnie de bus bolivienne, quatre couchettes pour une vingtaine de passagers) mais le paysage sur le canal, fait de glaciers, de montagnes, de brumes et de fjords est, une fois de plus, sublime.

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Puerto Williams

     À Puerto Williams (Chili), on est en face d'Ushuaïa (Argentine), donc plus au sud... d'un cheveu. Ici l'isolement, le fait aussi que l'agglomération fasse partie de la commune dite "du Cap Horn" procure vraiment la sensation d'être au bout du monde. Le cap lui-même est à 150 km, l'Antarctique à moins de mille.

     Avant que le ferry ne reparte vers Punta Arenas, nous irons encore un peu plus loin vers le sud avec lui, jusqu'au tout dernier hameau d'Amérique avant l'Antarctique, desservi une fois par mois seulement : Puerto Toro. Une nouvelle occasion de contempler pingouins, dauphins et albatros et otaries. Dans cette région, il y a trente ans, chiliens et argentins ont failli entrer en guerre pour quelques îlots stratégiques à l'entrée du Canal de Beagle.

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L'école la plus australe du monde

     Quelques touristes viennent sur l'île, certains pour le plaisir de naviguer dans ces eaux, ou plus loin encore, vers le Horn et l'Antarctique, d'autres pour faire le trek le plus austral du monde, en cinq jours, Las Dientes de Navarino.

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     Mais c'est une rando qui ne se prend pas à la légère. Quand nous sommes arrivés à  Puerto Williams, à la pension de Cecilia, Cecilia était très inquiète. Deux jeunes américains étaient partis sept jours plus tôt et n'étaient toujours pas rentrés. Entretemps, malgré l'été, il y avait eu une tempête de neige sur l'île. Le soir même, John et Sarah sont arrivés, épuisés. Ils s'étaient perdus, puis avaient passé deux jours dans leur tente, bloqués par la neige.

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     Le climat est à la fois épouvantable et fascinant. Presque chaque jour que nous avons passé sur l'île, nous y avons vu d'étonnants contrastes : neige, pluie, vent, arcs en ciel innombrables et grand beau temps... parfois dans la même journée : le bout du monde se fait respecter !

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     Mais cet été, nous a-t-on assuré, "n'est pas normal". Le climat change.

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     Outre son isolement et son climat,  Puerto Williams restera pour nous le pays de l'accueil et de la chaleur humaine. Un soir, Cecilia, sa famille et ses amis pêcheurs organisent un "asado" offert à tous les touristes de la pension pour fêter le retour des deux américains.

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     Les jours suivants, ils nous gorgeront de crabe et de congre frais. Le crabe (la centolla et son petit cousin, le centollon), abondant et exporté vers les USA et le Japon, est la grande richesse de la région.

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     IMG_3417** Jaime, le pêcheur, vient jouer au mikado avec nous, le soir, et nous aurait bien emmené pêcher le centollon, mais le mauvais temps interdit toute sortie en mer...Pour nous consoler, il nous rapportera des lapas, jolis mollusques en forme de chaussons...

     IMG_3356_2** Eduardo, avocat de Santiago et conseiller juridique de la commune de  Puerto Williams, est tout heureux de nous montrer Puerto Toro et les dauphins du canal de Beagle, de nous emmener grimper sur le Cerro Bandera à côté de  Puerto Williams, de cuisiner pour nous un "caldillo de congrio" (soupe au congre célébrée par Pablo Neruda dans un poème) ou tout simplement de nous parler de ce pays extrême et de sa nature encore vierge et préservée. IMG_3244**                                                                  

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     Tous se disent "honorés" que des touristes viennent ainsi leur rendre visite au bout du monde.

    Les moments que nous avons vécus avec ces amis sont rares. Ils confirment et allègent un peu le sentiment d'être à un tournant de notre voyage (littéralement puisque désormais nous allons remonter vers le Nord... et la chaleur). Au revoir, Cordillère, nous avons fini de te suivre, après 5000 km, et il nous semble que les semaines qui viennent vont être une sorte d'épilogue.

     Remonter vers le Nord, ça commence par un saut de puce : aller de Puerto Williams à Ushuaïa, de l'autre côté du canal de Beagle. On passe une frontière, mais on reste en Patagonie. Pour ça, il n'y a pas vraiment de service fixe organisé, c'est un peu à la demande. Deux possibilités pour le passage : en zodiac depuis la pointe nord-ouest de l'île Navarino en 40 minutes (+ 2 heures pour venir de Puerto Williams), ou en avion de tourisme depuis Puerto Williams, en 15 minutes. C'est tout. Résultat, un prix stratosphérique. 100 dollars chacun ! Bing sur la tête ! Oui, nous dit-on, mais c'est une liaison internationale ! Ah bon, admettons. On a aussi essayé d'embarquer sur un des voiliers qui font du charter dans le canal de Beagle, vers le Cap Horn ou l'Antarctique, mais on n'a rien trouvé. De toutes façons, le prix aurait été sensiblement le même. Alors, va pour l'avion.

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Ushuaïa d'en haut (et de loin ! )

     Comme Ushuaïa nous avait été décrite comme une ville hyper touristique, le "choc" n'a pas été trop grand et nous nous sommes plutôt bien sentis dans cette ville bizarre. Un slogan, "El fin del mundo", qui sent bon son agence de com', structure toute l'activité touristique. On a en particulier droit à une surprenante mise en avant de l'ancien bagne d'Ushuaïa, avec visite de la prison transformée en musée, vente de costumes rayés comme ceux des détenus, etc... Que du bon goût comme on voit !

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     Mais Ushuaïa aura aussi été pour nous le moment où nous avons dit au revoir aux Andes. Une dernière rando, un dernier "cerro", le Cerro Guanaco aux portes de la ville, du haut duquel on découvre une partie du canal, la baie d'Ushuaïa, l'île Navarino et une partie de la Terre de Feu. Mais la grimpette est ardue, la boue au rendez-vous et le froid vif au sommet. Les jambes font mal. On ne prend pas congé des Andes d'un vague bisou !

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     Alors au revoir à vous aussi, lengas et coihues. Au revoir fjords et pingouins, glaciers, lobos marinos et petits lapins. Au revoir vents, pluies, neige et arcs en ciel. Cet incroyable bout du monde, glacé mais chaleureux, venté mais apaisant nous a séduits et nous a apportés des sensations parmi les plus belles du voyage. Nous ne sommes pas prêts de l'oublier.

     Au revoir Patagonie !

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2 mars 2007

Les trois saveurs

VANILLE ...

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     Au village d'El Chalten, qui n'existe que pour ça, on attrape un chemin qui monte raide, et au bout d'un moment...

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Le Campamiento Poincenot

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Au pied du Fitzroy, la Laguna de los Tres

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Hi, Mike ! Le petit village s'est un peu effiloché, mais certains de ses habitants se croisent encore.

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Le Mont Fitzroy, patron incontesté des lieux. Son nom indien "Chalten", signifie "le fumeur" parce qu'une écharpe de nuages accroche souvent son sommet. Mais aujourd'hui pas de chance, il a dû décider d'arrêter la clope! Enfin, c'est beau quand même, non ?

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FRAISE ...

Quatre-vingt kilomètres plus loin...

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Le glacier Perito Moreno

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Les montagnes du fond sont à 14 kilomètres. Constamment réalimenté en neige, donc en glace, grâce à une configuration particulière des versants et des vallées dans la région, le Perito Moreno est un des rares glaciers au monde à ne pas reculer au fil des années et du réchauffement planétaire. Il maintient un équilibre et reste en place.

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De temps à autre, malgré tout, il vient au contact de la presqu'île qui lui fait face. La glace bloque alors le passage de l'eau et le niveau du lac monte. Au bout d'un moment, la pression de l'eau est telle que la glace se fissure et finit par craquer. Grand spectacle assuré !

La dernière fois c'était en 2004.

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Un sacré bloc de glace vient de tomber

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CHOCOLAT !

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La Patagonie est un espace gigantesque (1,5 fois la France) et peu peuplé. Pour tenter de rattraper son retard économique et compenser les effets de la crise qui, en 2002, a ruiné l'Argentine, elle a misé sur le tourisme. Mais les prix sont astronomiques. Ils le sont pour les touristes, mais aussi pour les habitants.

En revanche la terre, ces grands espaces vierges, est, elle, encore relativement bon marché, du moins selon les standards nord-américains ou européens et souvent rachetée à coup de millions d'hectares par des milliardaires comme Benetton (Vêtements et équipe de Formule 1), Ted Turner (CNN) ou Tompkins, l'homme de Pumalin.

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Voyager, par ici, c'est jouer à saute-frontière... On repasse donc au Chili. Bus et bateau... destination, la rando dite du "W" dans le parc Torres del Paine......

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Quatre jours de marche ! On crève d'envie de faire le grand tour, mais on manque de temps, de matériel (il faut une tente et tout ce qui va avec), et p'têt aussi un p'ti peu d'énergie !

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EL PAINE (à gauche, los Cuernos).

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Au bout de la première branche du W, encore un glacier et son lac : les Grey

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Au matin, du deuxième jour, il faut partir très tôt

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Au bord du lac Péhoé

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Le Glaciar del Francés dans... la Valle del Francés ! Qui c'est ce français ? Ben, on sait pas.

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Tempête sur le lac Nordenskjöld.

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Le ciruelillo,  Il y en a partout.

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On approche du refuge Chileno : tant mieux, on n'a plus de jambes !

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Dernier jour, dernier effort : grimper ce pierrier

Et tout en haut...

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Las Torres del Paine

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et à côté "les poupées russes"...

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A plus, les copains !

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     On vous doit une explication : pourquoi les trois saveurs ? Un soir, au restaurant, à Puerto Natales, on cherchait un titre pour cette note : les trois merveilles de la Patagonie ? Non. Les trois grâces ? Bof. Trilogie patagone ? Pas terrible. Et puis au dessert, on commande une glace. Au choix : vanille, fraise ou chocolat. Ou alors, suprême raffinement, les trois ensemble, modestement baptisées "Trois saveurs". On se dit "Bingo! Voilà le titre." Le lendemain, l'enthousiasme passé, on s'est bien rendu compte que c'était pas génial non plus, mais bon, on l'a conservé pour garder le souvenir d'une bonne soirée.

      On vous fait la bise.

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