Bienvenue en Amazonie !
Manaus, les amis, on y est !
1500 km de forêt de chaque côté !
Soleil de plomb, chaleur moîte. Il fait chaud, très chaud. Pour bien faire il faudrait une douche tous les quarts d'heure!
Et nous, penchés au dessus du lavabo pour résoudre une question existentielle : l'eau, dans l'hémisphère sud, se vide-t-elle vraiment dans le sens inverse de chez nous ?
"ARCHIMEDE", le regretté magazine scientifique d'Arte, a bien dû faire un sujet là-dessus mais on ne l'a pas vu...
Pour le moment, la réponse n'est pas évidente : un coup c'est à droite, un coup c'est à gauche, dans un gargouillis peu dépaysant !
Hypothèse : Serions-nous trop près de l'Equateur ?
... La suite de cette passionnante enquête dans quelques semaines plus au Sud !
Pour le moment, faut dire qu'on est un peu plantés ici par la grâce de British Airways qui a oublié le sac d'Annie à Londres. Il sera là avant-hier ! Mais le Brésil est un pays de bonne humeur, de chaleur humaine et de sourire autant que de pauvreté (il y a donc beaucoup de bonne humeur...). Le contact est facile, nous nous y sentons bien et ne chômons pas.
Dès le premier soir, malgré 6 heures de décalage horaire, nous avons pu réaliser notre envie d'une soirée à l'Opéra, le Teatro Amazonas... mais sans les jolies petites chaussures achetées spécialement pour ça en France (elles sont dans le sac ) ! Une heure et demie de Mozart devant une salle remplie d'un public de tous âges pour un des nombreux concerts gratuits de l'Orchestre philarmonique de Manaus. Question culture, faut pas mollir !
La place du Teatro Amazonas est devenue notre quartier général. C'est un lieu de promenade et de rendez-vous qui s'anime encore davantage dès la tombée de la nuit, vers 18 h (l'Equateur, toujours l'Equateur... ) C'est aussi là qu'expérimentant avec une vieille dame la communication non verbale (93% des situations contre 7% à la parole selon certains théoriciens, un soulagement pour les angoissés de la "barrière de la langue" !) Annie a permis notre rencontre avec Silvio.
Silvio est vétérinaire et originaire de Fortaleza. Depuis quelques mois il a adopté Manaus. Il nous aide à faire vivre ce qui risquait d'être un temps mort avec une intensité et des émotions inattendues. Promenades dans des bouts de forêt destinés à l'étude et l'observation de la biodiversité. Baignades dans le Rio Negro, un affluent de l'Amazone large de 8km dont l'eau noire provoque de drôles de sensations... Couchers de soleil sur le fleuve : Wouaououhh !!
Mais Silvio est aussi un gourmand et il n'a de cesse de nous faire découvrir des saveurs nouvelles !
Alors, on déguste. Glaces, jus de fruits et sorbets innombrables aux noms inconnus et caressants : açaí, cupuaçu, taperebá, graviola, acerola... et puis des poissons du fleuve, tambaqui et tucunaré... et même des pizzas, tacacá ou jambo, au choix !
Dimanche, avec Silvio, Valeria et Isa, un bateau taxi nous a emmenés à travers les bras du fleuve, les igarapés, vers le musée du caoutchouc. Recul d'un siècle, vers un temps où la femme du patron avait sa baignoire installée en plein air au bord du fleuve, pendant que les seringueros extrayaient le latex la nuit et crevaient de la malaria, de faim ou attaqués par les indiens.