El condor posa !
Autant vous prévenir tout de suite : on a les boules !
On n'a pas fait assez attention et on a effacé toutes les belles photos qu'on avait prises et qui devaient accompagner cette note !
On crie AAAAAAARGH, un bon coup, on respire et on se dit : Dommage, mais c'est la vie et tout ça n'est pas si grave.
Donc celles que vous verrez nous ont été fournies par des copains qu'on a rencontrés pendant le voyage et qui eux aussi ont visité le coin des condors !
Alors on leur dit un grand merci, parce que c'est chic de leur part !
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Après une journée à Arequipa essentiellement consacrée à récupérer de la nuit précédente, nous partons pour un des incontournables de la région, le Cañon de Colca.
C'est pas loin.
Ce qui est bête au Pérou, au bout d'un moment, c'est qu'il y a pas de train ! Y a que des bus.
Certes, les compagnies veillent au confort des voyageurs en passant de la musique ou des DVD musicaux (On a vu une compil de variétés des années 80 où brusquement est apparu... Adamo ! Oui, lui-même ! Comme quoi, on se croit à l'abri, loin de tout, ben non !), ou encore de films hollywoodiens (après le troisième Jim Carrey consécutif, t'as envie de finir à pied). Mais bon, à la fin, ça lasse, d'autant qu'ils sont pas tous au top, les bus. L'avantage c'est qu'ils sont pas chers.
Celui d'aujourd'hui est dans une honnête moyenne et avale sans trop de mal les 4800m du col qu'il a à franchir au milieu des alpacas d'élevage (viande et fourrure). Les deux dernières heures, ça a été le bus le plus bourré qu'on ait eu jusqu'à aujourd'hui avec des gens (et leurs poules) assis sur les accoudoirs.
Pour être juste il faut dire aussi que c'est dans cette région que les femmes portent les costumes les plus fabuleux avec des broderies jusque sur le chapeau.
Arrivée, au bout de six heures à Cabanaconde. Le village est au bord du Cañon, qui se tire la bourre avec son voisin, celui de Cotahuasi, pour savoir lequel est le plus profond du monde. Pour le moment, ils en sont vers 4300m de profondeur, mais avec des endroits où on ne peut aller qu'en canoë ou en Zodiac.
Mais pour nous, peu importe, parce que le paysage est de toutes façons prodigieux. Ça plonge, je te dis pas ! Ame sensible, s'abstenir ! C'est pas les gorges du Verdon ou de l'Ardèche... pour ceux qui connaissent ! Non, j'exagère. Mais quand même, il y a des coins où tu préfère rester bien près de la paroi !
Donc, on descend ses mille deux cent mètres, tranquillou, jusqu'à la rivière. Au passage, on dit bonjour et merci au condor qui a gentiment attendu qu'on passe pour se faire photographier, pendant que ses copains sont en train de tournoyer dans le ciel à la recherche d'une charogne à becqueter C'est ça, les condors : serviables, majestueux dans le vol et écolos !(Pour le coup de la photo du condor il faudra nous croire sur parole ! Mais c'est dans l'adversité qu'on reconnaît ses amis )
En bas, il y a des hameaux aménagés avec des bungalows pour les touristes autour de piscines d'eau thermale. L'ambiance est plutôt bonne franquette et le matin, avant de repartir marcher pour visiter le cañon (700m de dénivelé minimum chaque jour), la patronne te sert des crèpes à la banane d'un cm d'épaisseur : on est tranquille pour la journée ! Quand on n'est pas très sûr de l'itinéraire, pas de problème. On demande à un paysan, il nous montre les traces de "zapatos de gringos" et il n'y a plus qu'à les suivre. Ça marche aussi avec le crottin de cheval ou de mule.
Le dernier matin, sur le coup de 3 heures, on avale une crêpe, on se colle une chique de feuilles de coca contre la joue, et hop ! on se refait les 1200 mètres dans l'autre sens. Avec un peu d'entraînement, on n'a même pas mal aux jambes en arrivant en haut ! Mais vaut mieux partir tôt, à cause du soleil qui tape à partir de 7h ou 7h30. Ça permet aussi d'attraper un bus et d'aller voir le vol (majestueux) des condors un peu plus loin à un endroit spécialement aménagé (pour nous, pas pour eux!).
Bref, le Cañon de Colca, nous, on a craqué, on a adoré parce que les parois, les couleurs, la forme des pierres.
On a craqué aussi pour la dame qui nous a servi notre dernier petit déjeuner vers 3h du matin, avec son petit dernier endormi sur son dos. Elle nous a dit aussi qu'elle a quatre autres enfants au collège, à Arequipa. Ils sont plus grands maintenant, ils peuvent voyager seuls. Et c'est mieux, parce qu'avant, les premières années de collège, elle ne pouvait les voir qu'une fois par an, en dehors des grandes vacances. Voyage trop long, trop cher...
C'est beau, les Andes, mais la vie y est pas facile pour tout le monde !